2 - Préface du Professeur Henri BARUK

À M. Jean Rostand 

Poëmes préfacés par le Professeur Henri BARUK, Membre de l’Académie de Médecine 

Voilà enfin un beau livre de poésies, un livre qui sonne comme une résurrection, la résurrection de l'âme de la France endormie après la période de gloire de 1914-1918 !

De même qu'Athènes au moment de son déclin se laissait influencer par son ennemie Sparte, de même la France, après avoir sauvé la liberté du monde, ne s'est-elle pas laissée, semble-t-il, influencer par les doctrines de ses anciens ennemis, en imitant la « Realpolitik » de l'Allemagne impé­rialiste, la politique de l'intérêt immédiat, du cynisme, de la négation des valeurs morales, politique si contraire à son histoire et à ses tradi­tions, e1le que NIETSCHE qualifiait du terme « l'homme qui trompe » !

Cependant, le livre de Madame de IZARRA, intitulé FLEURS D'IDEAL, nous montre qu'il existe encore en France des âmes sincères, soucieuses d’illustrer la parole du dernier des Prophètes Français: CLEMENCEAU : « La France, soldat de Dieu, soldat de l'humanité, restera toujours le soldat de l'idéal ».

 « Quand l'amour devient la haine, quand le vice est la vertu, quand l'homme se prend pour un dieu », voilà des phrases qui évoquent les Prophètes d'Israël.

Et de fait, Madame de IZARRA suit le chemin de PEGUY, dans des strophes toutes rayonnantes d'amour et de sincérité !

Cette sincérité se traduit dans les actes, car Madame de IZARRA représente l' « échet d’Haïl » de Salomon, la « femme vaillante » de la Bible, infatigable et dévouée dans les pires épreuves et craignant Dieu. Elle est l'âme de son foyer et soutient son mari et ses enfants, et son amour est comme « les étincelles de feu dont parle le Cantique des Cantiques, que les grandes eaux ne peuvent  éteindre » !

Cette voix qui, au milieu de notre monde déchiré et désabusé, s'adresse aux « frères humains » est une source pure qui, au moment des lâchetés et des trahisons, rappelle le sens de la destinée humaine et exprime la voix des justes de l'Ecriture Hébraïque, celle des tsadikim et celle des Psaumes.