vendredi 28 septembre 2012

40 - Extraits de correspondance (Madame de Izarra à Jean Rostand)

Je vous veux prendre doucement par la main, comme seul un ange pourrait le faire et guider vos premiers pas dans le jardin de la Contemplation qui s’ouvre maintenant  devant nous à l’infini…

Cette rencontre terrestre, cette amitié contient des parcelles d’éternité qui, telles des étoiles, jaillissent au firmament de nos cœurs.

Laissez votre belle âme d’enfant butiner sur les fleurs de mon cœur et laissez couler en abondance sur nous le miel de la grâce…

39 - Lettre de l’abbaye de Saint Wandrille (13 décembre 1975)

Abbaye Saint-Wandrille
76490 Caudebec en Caux                                                                                             
13 décembre 1975

Madame,

J’ai bien reçu votre beau livre « Fleurs d’idéal. J’ai cueilli pour vous ». Je vous en remercie très vivement et bien sincèrement, avec toutes mes félicitations, pour les merveilleuses mélodies qui résonnent dans vos poèmes et pour les pensées profondes que l’on y découvre à chaque page. Ce sont à la fois des méditations et des poèmes mystiques, qui ravissent et bercent l’âme, et de même la font réfléchir sur les grands problèmes et les mystères de la vie. « Temple de l’esprit… Beauté éternelle… Tempête de la vie… Vertes vallées des jeunes années… » Quelle musique enchanteresse, qui devient souvent une prière fervente et où l’oraison devient poésie ! Enfin votre dernier poème est émouvant comme « le vase brisé » mais il rayonne d’espérance. « C’est la Raison d’espérer ». Merci donc pour toutes les joies que va nous procurer la lecture de vos poèmes !

Voici l’adresse de la librairie Fischer :
29, Boulevard LATOUR MAUBOURG
75007 PARIS
Avec l’assurance de mes prières,
Emile Bertaud
O.S.B.

38 - Lettre du Docteur Delaunay (13 septembre 1977)


37 - Lettre de Jean Rostand (4 septembre 1972)

Ville d’Avray 4 septembre 1972

Bien chère Madame,

Votre lettre nous a beaucoup émus, mais, heureusement, avant de la recevoir, j’avais pu causer, par téléphone avec le Docteur de Izarra, qui nous a donné des nouvelles les plus rassurantes sur votre état.

Croyez que nous sommes auprès de vous par la pensée en ces heures difficiles, et trouvez ici, chère Madame et amie, l’assurance de nos sentiments fidèles et bien affectueux.
Jean Rostand


36 - Lettre de Jean Rostand (27 septembre 1971)

Ville d’Avray, (S.&O.) 27 septembre 1971

Chère madame,

Je ne suis pas moins touché par votre envoi de fleurs que par la poésie qui se dégage de tout ce que vous écrivez.

Pour l’instant, je ne puis fixer une date de rencontre, car je viens d’être assez souffrant, mais j’espère que vous le comprendrez au mois d’octobre il me sera possible de recevoir de vos mains, le livre du Docteur.

Veuillez trouver ici, chère madame l’assurance de ma respectueuse amitié.

Jean Rostand


35 - Lettre de Jean Rostand (11 août 1971)

Ville d’Avray, (S.&O.) 11 août 1971

Merci, chère madame, pour le précieux message et les délicieux pois de senteur. Croyez que j’ai toujours plaisir à entendre parler celle « qui parle avec les fleurs » et veuillez trouver ici en attendant une rencontre que j’espère prochaine, l’assurance de ma respectueuse amitié.
Jean Rostand
Naturellement, vous avez bien fait de reproduire un fragment de ma lettre.


34 - OFFRANDE

Je veux tout mettre à Vos pieds
Mais pour cueillir les étoiles vraiment trop éloignées
Seigneur envoyez-moi un ange pour m’aider
Je veux tout mettre à Vos pieds.

Voici les rivières
Un panier plein de prières
Les forêts la mousse et la bruyère
Le printemps avec ses primevères
Et toutes les fleurs de la terre
Je veux tout mettre à vos pieds.

Les épis de blé
Le miel doré
Et toute la lumière de l’été
Mon âme assoiffée
Le temps et l’éternité
La foi, l’Espérance et la charité
Et me voici à Tes pieds.

Je veux tout mettre à vos pieds
Mais pour cueillir les étoiles vraiment trop éloignées
Seigneur envoyez-moi un ange pour m’aider
Je veux tout mettre à vos pieds.

Voici les rivières
Un panier plein de prières
Les forêts la mousse et la bruyère
Le printemps avec ses primevères
Et toutes les fleurs de la terre
Je veux tout mettre à vos pieds.

Les épis de blé
Le miel doré
Et toutes la lumière à l’été
Mon âme assoiffée
Le temps et l’éternité
La foi, l’Espérance et la charité
Et me voici à tes pieds.

33 - SAINT-WANDRILLE

A l’office des Laudes
Ce matin j’ai essuyé  mon regard au coin de l’aurore

Du bois de Saint Saturnin j’ai là-haut bu tout le silence

C’est alors que j’ai pu entendre
La voix de la Fontenelle… qui doucement m’appelait pour laver mon cœur à sa source…

Le soir venu devant le Saint Sacrement
J’ai parfumé mon âme longuement.

A l’office des Laudes
Ce matin j’ai essuyé  mon regard au coin de l’aurore

DU bois de Saint Saturnin j’ai là-haut bu tout le silence

C’est alors que j’ai pu entendre
La voix de la Fontenelle… qui doucement m’appelait pour laver mon cœur à sa source…

Le soir venu devant le Saint Sacrement
J’ai parfumé mon âme longuement.

32 - PRÈS DES TOMBES

 (Abbaye Saint-Wandrille)

Au petit cimetière près de l’Abbaye
Fatigués, chers moines, vous vous êtes endormis
Pour le monde entier
Vous avez tellement prié

Et chanté matines
Qu’aujourd’hui j’ai voulu vous apporter des lys et des églantines
Vous pouvez dormir et vous reposer
Car sur votre tombe les oiseaux continuent de chanter
Les Hymnes et les Versets

Sur l’herbe de vos grands lits
Les merles font une belle liturgie

Au petit cimetière près de l’Abbaye
Fatigués, chers moines, vous vous êtes endormis
Pour le monde entier
Vous avez tellement prié
Et chanté matines

Qu’aujourd’hui j’ai voulu vous apporter des lys et des églantines
Vous pouvez dormir et vous reposer
Car sur votre tombe les oiseaux continuent de chanter
Les Hymnes et les Versets

Sur l’herbe de vos grands lits
Les merles font une belle liturgie

31 - CLAIR DE CIEL

(Dans la pensée de Jean Rostand)


J’ai sur terre un ange rencontré
Au cœur il m’a blessée…
Ami, frère d’éternité
Il me faut sur terre encore marcher
Et sans cesse dans les Cieux te chercher.

Il est dans un cimetière
Une pauvre tombe…
Mais il est un trésor sous les pierres,
Dans mon cœur un peu d’ombre
Et beaucoup de Lumière…

Il est aux Cieux un petit frère
Au bord d’un songe, au creux d’une prière.
Je l’entends murmurer souvent
Avec les vagues du firmament
L’Amour est un Océan.

Avec les vagues du firmament
L’Amour est un Océan.

30 - SUR UNE TOMBE IL A NEIGÉ

 (Envoyé à Jean Rostand un an avant sa mort)

A l’ami de Ville d’Avray, au frère en destinée.

Il neige sur les tombes…
Et sur la nuit
De notre vie
Doucement les jours tombent…

Amoureusement la neige enlace la terre
Silencieusement le temps
Nous couvre de son épais vêtement…
Répandant sur nos ans de la Lumière
Sur nos corps épuisés
Sur nos jours écoulés
Il neige de la clarté !

Sur une vieille tombe
Doucement la neige tombe.
Sur le cœur aimé
Neigent des flocons de sainteté

Ces yeux fermés
Regardent l’Ultime Beauté…
Sur une tombe il a neigé.

29 - ESPERER

Quand les larmes ont trop coulé,
Quand le cœur a trop saigné,
Quand tu es crucifié,
C’est qu’il est venu, le temps d’espérer.

Quand tu ne peux plus prier,
De douleur asphyxié,
Quand tout est dépassé,
Qu’aux enfers tu es allé,
Continue à espérer.

Quand tout est voilé,
Que tu sembles abandonné,
Tais-toi ; il te faut écouter,
Et, sur Son cœur, délicieusement reposer.
Il est proche, Il est là, le Bien-Aimé.

C’est l’Onguent sur la plaie,
La Lumière dans l’obscurité,
C’est l’Amour couronné,

C’est la Raison d’espérer.

28 - LE TEMPS EST VENU

Pour qu’au jardin fleurissent les pois de senteur
Aux mille couleurs,
Le temps est venu
De confier à la terre nue,
Aux sillons pleins d’ombre
Les petites graines sombres.

Pour que dans l’éternel été s’épanouissent
Les fleurs de pureté,
Pour que nous cueillions des prières parfumées…
Le temps est venu de semer
Dans nos cœurs labourés
De petites semences,
Quelques graines d’espérance.

Pour qu’au jardin fleurissent les pois de senteur
Aux mille couleurs,
Le temps est venu
De confier à la terre nue,
Aux sillons pleins d’ombre
Les petites graines sombres.

Pour que dans l’éternel été s’épanouissent
Les fleurs de pureté,
Pour que nous cueillions des prières parfumées…
Le temps est venu de semer
Dans nos cœurs labourés
De petites semences,
Quelques graines d’espérance.

27 - POUR UNE POIGNÉE D’ÉPIS

Au premier jour de l’été 1974, Marie-Madeleine, l’humble paysanne, offrait à ses amis de Ville-d’Avray un bouquet champêtre de fleurettes et de blé, répandant ainsi la beauté du monde…

(C’est d’un petit incident au cours du voyage où, (tel Judas déplorant la perte du nard aux pieds du Maître) l’on me reprochait d’avoir coupé quelques épis, que devait naître ce petit poème).

Mes frères les hommes
Combien je vous pardonne !
Vous n’aviez donc point encore compris
Que ces quelques épis
Pour un petit frère étaient cueillis
Dans l’immense champ de notre Dieu qui n’est qu’Amour !

Et que pour les enfants semés au jardin de la terre,
Pour les fils du Père
Il n’est d’autre loi que celle d’aimer
 Dans la Lumière de l’éternel été !

26 - TU M’AS DONNÉ

(Petit poème inspiré après la mort corporelle de ma mère)

En toi je n’étais qu’une pensée…
Tu m’as donné
Un cœur tout vivant
Un cerveau réfléchissant
Deux pieds alertes
Deux bras, une tête,
Et quelle merveille !
Deux mains toutes pareilles !
Tu m’as donné
Ce corps étrange et sacré
Combien de fois l’ai-je profané ? …
Tu m’as donné la force et la fécondité
Qu’en ai-je fait ?
Tu m’as donné
Un bout d’espace, un morceau de temps…
Quelques hivers, quelques printemps…
Un coin de ciel avec des oiseaux dedans…
Un jardin tout de fleurs souriant…
Pour le travailler en priant.
Quelques frères, quelques sœurs,
Tous des voyageurs.
De lourds fardeaux ils étaient chargés
Les ai-je aidés ?
Tu m’as donné
Un grand cœur assoiffé.
T’ai-je aimé ?
Une voix pour Te chanter ;
Comme mes frères les oiseaux T’ai-je loué ?
Dans quelques semaines, quelques années,
Quand Tu en auras décidé,
Tu vas me demander
Ce corps prêté
Qu’il faut à la terre redonner.
Seigneur, prends pitié !
Qu’à ta gloire il soit associé !

25 - AU JARDIN DU COEUR

Venez, descendons au jardin du cœur
Où fleurissent des bouquets de prières
Mûrissent des grappes de poèmes
Et germent des petites graines d’Amour.

Le vent qui souffle
Est celui de l’Esprit.
La pluie est de grâce.
Dans les allées toutes pleines
De silence et de parfum

Les oiseaux prient,
Les fleurs chantent,
Les feuillent écoutent,

Les heures s’agenouillent,
Le temps n’est plus…
« Car là où est notre cœur
Là aussi est notre Trésor ».

24 - PRIÈRE POUR UN FRÈRE (Jean Rostand)

Ô Esprit consolateur,
Viens, descends et remplis ce cœur.
Seigneur, viens sur la terre,
Visite le cœur de ce frère.

C’est un ami.
Dieu, je Te le confie.
Seigneur, je T’en supplie,
Illumine sa nuit…
De ton Amour qu’il soit nourri !
Lui seul qui blesse et guérit.

Donne-lui de ce fruit
Plus fort que la mort ; Il est la Vie.
C’est mon frère, mon ami.
Qu’il ne meure que pour posséder la vie !

Ô esprit consolateur,
Viens, descends et remplis ce cœur.
Seigneur, viens sur la terre,
Visite le cœur de ce frère.

C’est un ami.
Dieu, je Te le confie.
Seigneur, je T’en supplie,
Illumine sa nuit…
De ton Amour qu’il soit nourrit !
Lui seul qui blesse et guérit.
Vie.
C’est mon frère, mon ami.
Qu’il ne meure que pour posséder la vie !

23 - DEPART

Quand sonnera l’heure,
Toi, Ô mon Seigneur,
Qui viendras comme un voleur,
Emmène-moi dans les cieux pleins de douceur.
Tu es mon Bien Aimé,
A toi seul je veux retourner,
Seul l’espoir de te voir enfin
Me donne le courage de continuer le dur chemin.
Départ tant attendu
Que ne viens-tu
A cette terre
De misère
M’ôter.

22 - EN MARCHE !

Va, mon cœur,
Toi qui pleures
Souffres et meurs
Vers ta demeure
Marche, mon corps,
Et reste fort
Dans ce suprême effort
Vois le port.
Brûle ma flamme
Ô mon âme
Que l’Amour proclame
Et que Dieu réclame.
Va, mon cœur,
Toi qui pleures
Souffre et meurs
Vers ta demeure

Marche, mon corps,
Et reste fort
Dans ce suprême effort
Vois le port.

Brûle ma flamme
Ô mon âme
Que l’Amour proclame
Et que Dieu réclame.

21 - CONSCIENCE

Voix intérieure
Qui venez d’un ailleurs,
Maître et Seigneur
Est-ce toi le Grand Interlocuteur ?

Voix obscure
Et voix de la nature
Voici la Créature.

Voix de la chair
Qui monte de la terre
Celle de la mère
Et celle de l’enfant
C’est la voix du sang
Et vous tous les vivants
Entendez celle du temps.

Voix de la conscience
Voix de la souffrance
Et voici que s’élève celle de l’espérance

De toute éternité
Ton amour m’a crée
A toi seul je veux retourner.

Voix intérieure
Qui venez d’ailleurs,
Maître et Seigneur
Est-ce toi le Grand Interlocuteur ?

Voix obscure
Et voix de la nature
Voici la Créature.

Voix de la chair
Qui monte de la terre
Celle de la mère
Et celle de l’enfant
C’est la voix du sang
Et vous tous les vivants

20 - SOLITUDE

Ô béatitude
Bienheureuse solitude

Ô ! béatitude
Bienheureuse solitude
Sur le front du nouveau-né
En silence tu déposes ton baiser
Qu’il soit tout de paix.
Toi, Ô ! ma solitude,
Qui ne quittes pas même l’homme dans la multitude,
Je t’ai rencontrée sur toutes les routes
Celle de l’amour et celle du doute
Amie fidèle
Sœur réelle
Toi qui de la terre me conduiras au ciel
Du berceau
Jusqu’au tombeau
Dans mon cœur je te veux porter
Et tel un joyau te voir briller.
Ô ! ma solitude
Tu es déjà plénitude.

Ô béatitude
Bienheureuse solitude
Sur le front du nouveau-né
En silence tu déposes ton baiser
Qu’il soit tout de paix.
Ô béatitude
Bienheureuse solitude
Sur le front du nouveau-né
En silence tu déposes ton baiser
Qu’il soit tout de paix.
Toi, Ô ma solitude,
Qui ne quittes pas même l’homme dans la multitude,
Je t’ai rencontrée sur toutes les routes
Celles de l’amour et celle du doute
Amie fidèle
Sœur réelle
Toi qui de la terre me conduiras au ciel
Du berceau
Jusqu’au tombeau
Te voir briller.

19 - REPOS

Repos mon ami
Enfin te voici
Enlevant aux hommes le souci.
Un peu de ciel sur terre
Ôtant aux hommes leurs misères.
Ce corps fatigué, chaque soir je te donne
A ton bienfaisant pouvoir il s’abandonne
Puisque dormir
C’est un peu mourir
Et que ce repos rend si joyeux
Les morts doivent être bien heureux
Car toi seul sur cette planète
Du bonheur me donnes l’image la plus parfaite.
Joie sans mélange
Sur laquelle veillent les anges
Attend tout le cosmos
Et attendent mes os
Le grand ami appelé repos.

18 - LES HEURES

Elles sont toutes à toi, Seigneur
Les heures.
Parfois bonnes
Tu me les donnes.

Heures de douleur,
Heures d’attente,
Heures de bonheur,
Heures d’espérance.

Heures du soir,
Heures du matin,
Tout est ton bien

Tout t’appartient.

Celle du retour,
Celle du pardon
Et celle de l’amour !

Celle où l’on mange et celle on l’on dort,
Heure de la mort.

Heure du départ,
Heure de l’espoir,
Qu’elles soient toutes à ta Gloire !

17 - CHRIST

Annoncé par les prophètes,

Il est venu à Nazareth
A apaisé la tempête.
Fils de Marie

Il a grandi
Il était en tout soumis.
Fils de charpentier

A travaillé
Il était ouvrier
Fils de Dieu, d’amour consumé pour ses frères,

Au calvaire,
A donné sa vie entière.
Fils de l’Esprit

Il est la Vie.

16 - EST-CE L’ENFER, EST-CE LA FOLIE ?

Quand l’amour devient la haine
Quand la haine est l’amour
Quand le vice est la vertu
Quand le blanc se met à devenir noir
Quand tout est comédie
Et la mort et la vie
Est-ce l’enfer, est-ce la folie ?
Quand on tue pour prouver qu’on aime,
Quand on fait souffrir
Pour faire sentir,
Quand on rit de faire pleurer,
Quand l’homme se prend pour un dieu
Jouant le jeu
Se croyant parmi les vivants
Quand son âme est avec les morts depuis longtemps,
Reniant son Créateur
Il adore la créature.
Quand tout est mensonge
Et que tout devient songe,
Que l’espoir est la tombe,
Quand tout est ténèbre
Et que tout est ombre
L’enfer est-il sur terre ?
Quand on tue pour prouver qu’on aime,

Quand on fait souffrir
Pour faire sentir,
Quand on rit de faire pleurer,
Quand l’homme se prend pour un dieu
Jouant le jeu
Se croyant parmi les vivants
Quand son âme est avec les morts depui
Reniant son Créateur
Il adore la créature.

Quand tout est mensonge
Et que tout devient songe,
Que l’espoir est la tombe,
Quand tout est ténèbre
Et que tout est ombre
L’enfer est-il sur terre ?

15 - SOMMEIL

Tu es sommeil !
A la mort tout pareil.
Sommeil.
Dans tes bras, Morphée,
Chaque soir viens chercher
Ce corps fatigué
Pour un étrange voyage
Dans un ciel sans nuages
Splendide paysage
Où poussent des fleur sans nul pareilles.
Sommeil .
Au fond du lit
Le rêve se mêlant à la réalité
Tout comme la mort à la vie,
Le jour à la nuit…
Quelle intimité !
Et le temps à l’éternité.
Sommeil.
Comme du lit
Sort le corps tout rajeuni,
Au matin de la vie
Du tombeau sortira l’être endormi.

14 - IL ME FAUT…

Il me faut quitter le monde de la machine,
Les fumées, les usines,
Pour retrouver la terre et les origines.

Il me faut de la terre, humer toutes les senteurs,
De l’été boire toutes les couleurs
Et parler à toutes les fleurs.

Il me faut grelotter en décembre
Quand tout est mort et que tout est cendre
Que la terre gèle à se fendre.

Il me faut retrouver mon enfance,
Ma foi et mon espérance,
Et du cœur de ma mère la terre
Faire monter une ultime prière.




13 - CANTIQUE

Comme la rose est au rosier,
Le soleil à la journée
Mon cœur est à mon Bien-Aimé.

Ce que le feu est à la flamme
L’homme à la femme
Le corps l’est à l’âme.

Comme l’eau est à la rivière
Le sang aux artères
L’Espérance est à la terre.

Comme la chaîne est au puits
Comme la douceur est au fruit
L’Amour est à l’infini…

12 - POURQUOI FAUT-IL ?

Pourquoi faut-il qu’après la joie vienne la peine ?
Qu’à l’amour se mêle la haine ?
Pourquoi faut-il que l’oiseau tombe du nid ?
Et que parfois l’homme s’ennuie ?

Que les uns pleurent
Quand les autres rient,
Que l’enfant meure
Quand la mère supplie.

Pourquoi faut-il qu’à la guerre
S’entretuent les frères…
Que la mère attende en tremblant
Le retour impossible de son enfant.

Pourquoi faut-il que les visages
Passent rapides comme les nuages,
Que sur l’homme et la terre
Demeure le mystère…

Pourquoi faut-il que l’homme désespère
Puisque pour le sauver
Un Dieu sur une croix s’est offert…
Et que pour tous sa mort a souffert.

Pourquoi faut-il qu’après la joie vienne la peine ?
Qu’à l’amour se mêle la haine ?
Pourquoi faut-il que l’oiseau tombe du nid ?
Et que parfois l’homme s’ennuie ?

Que les uns pleurent
Quand les autres rient,
Que l’enfant meure
Quand la mère supplie.

Pourquoi faut-il qu’à la guerre
S’entretuent les frères…
Que la mère attende en tremblant
Le retour impossible d son enfant.

Pourquoi faut-il que les visages
Passent rapides comme les nuages,
Que sur l’homme et la terre
Demeure le mystère…

Pourquoi faut-il que l’homme désespère
Puisque pour le sauver
Un Dieu sur une croix s’est offert…

11 - FORÊT

Forêt profonde
Et forêt sombre
Toute pleine d’ombre

Cœur profond de l’homme
Solitude de la forêt
Et solitude des hommes

Ô ! éternel silence de la nature,
Et silence de la créature.
Homme et forêts mêlés
Vous naissez puis vous mourez
Car tous deux par le Maître créés

10 - VOYAGE

Frères humains
Qu’il est long le chemin
Et pourtant qu’il est beau le voyage !
A chaque âge,
Qu’ils sont doux les rivages !

Voyage.

Vertes vallées
Des jeunes années,
Chemin hésitant
Des quarante ans
Sérénité des sommets
Qui déjà parlent d’éternité.

Frères humains
Qu’il est long le chemin
Et pourtant qu’il est beau le voyage !
A chaque âge,
Qu’ils sont doux les rivages !

Voyages.

Vertes vallées
Des jeunes années,
Chemin hésitant
Des quarante ans
Sérénité des sommets
Qui déjà parlent d’éternité.

9 - MATERNITÉ

Amour incarné
Fait de chair et de sang
Donne l’enfant !
Fils de l’amour et du temps
Il est éternité

Ô ! maternité !
La mère par l’enfant
A franchi le temps.
Mères de tous les temps
Mères hors du temps
Regardez toutes la Vierge et l’Enfant.

Ô ! maternité,
Vous êtes toutes, Ô ! mères, glorifiées !

Amour incarné
Fait de chair et de sang
Donne l’enfant !
Fils de l’amour et du temps
Il est éternité

Ô maternité !
La mère par l’enfant
A franchi le temps.
Mères de tous les temps
Mères hors du temps
Regardez toutes la Vierge et l’Enfant.

Ô maternité,
Vous êtes toutes, Ô mères, glorifiées !



8 - COMPAGNON

Est-ce toi, est-ce moi ?
Est-ce la vie, est-ce la mort ?
C’est l’amour.
Entre les deux il demeure
Et point ne meurt.

Bien dans le temps,
Il nous projette hors du temps.
Corps mêlés,
Faits de chair et d’éternité,
Dans l’immortalité de l’amour vous vivrez

Glorieux époux
Tout d’amour illuminés
Ensemble, marchez vers la félicité !

Est-ce toi, est-ce moi ?
Est-ce la vie, est-ce la mort ?
C’est l’amour.
Entre les deux il demeure
Et point ne meurt.

Bien dans le temps,
Il nous projette hors du temps.
Corps mêlés,
Faits de chair et d’éternité,
Dans l’immortalité de l’amour vous vivrez

Glorieux époux
Tout d’amour illuminés
Ensemble, marchez vers la félicité !

7 - PARLEZ- MOI ENCORE

Vent d’Est, vent du Nord,
Parlez-moi encore…
De quel pays venez-vous ?
Où allez-vous ?
Depuis combien de temps courez-vous ?

Ma source, ma rivière,
Mes joncs verts,
Mes arbres et mes oiseaux,
Et toi, mon vieux chemin,
Que me parles-tu si fort ce matin ?

Et vous, Ô ! mes morts,
Pourquoi me parlez-vous toujours aussi fort ?
Mon soleil et ma pluie,
Ma lumière et ma nuit,
Qu’est-ce que tu dis ?

Et toi, Ô ! mon silence,
Ta voix a tant de puissance !
Terre entière
Ne peux-tu donc te taire ?
Est-ce toi, Seigneur,
Qui parles dans mon cœur ?